Par Laura Savage
Sus au au gaspillage alimentaire ! Tel pourrait être le mantra de Raodath Aminou. Fraîchement diplômée d'un master Innovation et entreprise de l'école Polytechnique de Paris, elle a inventé une application permettant d'éviter aux invendus de finir à la poubelle. En se promenant dans les rayons de son supermarché, cette polytechnicienne a remarqué que le responsable du corner sushi haranguait les clients en proposant des promotions de fin de journée pour liquider ses produits. En parlant au commerçant, elle s'est rendu compte qu'il n'existait aucune autre solution lui permettant de faire connaître aux potentiels clients cette "offre flash".
C'est ainsi que lui est venue l'idée d'Optimiam, une appli qui permet aux commerçants de mettre leurs invendus en vente à prix soldé pour une période donnée et d'en avertir des milliers de consommateurs potentiels. L'utilisateur, via la fonction géolocalisation de son smartphone, peut voir les offres disponibles autour de lui, et choisir de réserver un croissant à -50% par exemple.
En mars 2013, Raodath Aminou, alors étudiante, a profité du "startup week-end" organisé par son école pour lancer son projet. Après avoir recruté quelques coéquipiers (en marketing, développement et design), elle a réussi à mettre sur pied son appli en 54 heures. De cette équipe originelle, il n'est resté qu'Alexandre Bellage, qui est désormais son associé.
Elle a maintenant fini ses études et se consacre à plein temps à Optimiam au sein d'une équipe de huit personnes, dont trois développeurs, un designer et une personne gérant le support. Les premiers partenariats noués se situent principalement rive gauche à Paris (Ve, VIe, XIXe). Les autres arrondissements devraient suivre, puis ils s'attaqueront aux autres villes de l'Hexagone.
"Notre principale cible, c'est le snacking", annonce Raodath Aminou. Sont également concernées les boulangeries, les sandwicheries ou encore les supérettes. Reste à convaincre ces "commerces de proximité citadins" (comme elle les appelle) de souscrire à l'abonnement : l'offre de lancement est de 100 € pour 6 mois (c'est évidemment gratuit pour les clients). Les commerçants réclament une solution Web, tous n'étant pas équipés d'un smartphone. Cela devrait venir prochainement. Mais surtout, il faut leur prouver qu'Optimiam a un public, et que c'est une solution rentable.
En janvier 2015, quelque 10 000 personnes avaient déjà téléchargé l'appli sur iPhone ou Android, "80% en Ile-de-France et 20% en province", affirme Raodath Aminou. La demande est bien là, notamment dans les villes de Toulouse, Marseille et Bordeaux. Pour le moment, seulement un produit soldé sur cinq trouve preneur, mais l'arrivée prochaine du paiement via l'appli devrait booster ce chiffre et attirer de nouveaux acheteurs.
Dernière mise à jour : 23/01/2015
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